jeudi 25 mai 2017


"Pourquoi croire à autre chose quand la complexité et la beauté du monde suffit à elle seule à nous rendre petits et humbles" ? En référence à la croyance religieuse, un collègue me citait Sylvain Tesson.

Mais au fond, s’agit-il vraiment d'autre chose? Au-delà des superstitions et de l’appropriation du divin par les puissants pour dominer et jouir du profit sur autrui, la tentation divine n’est-elle pas seulement l’expression d’un besoin profond et humain de s'en remettre à une puissance plus grande et incompréhensible. N’est-ce pas seulement reconnaître avec humilité la finitude de notre vue et les limites de notre perception face à l’infini et à l'irrépressible? N’est-ce pas abdiquer, avec grandeur, devant l’impossibilité humaine de tout saisir? La recherche de la spiritualité n’est-elle pas une façon d'accepter, humblement, que la complexité de l’Univers nous échappera toujours?

Vouloir expliquer le monde, le décortiquer, l’abaisser à notre vue en en analysant les particules, les molécules, en disséquant la sphère infinie de la Terre, n’est-ce pas au fond une tentative  vaine et désolée à hauteur d’Homme d’enfermer le monde dans le creux de la main, de l'y faire rentrer, à sa mesure, et par là même de refuser, se refuser à l’inaccessible? N’est-ce pas une grande entreprise pour se rassurer, établir une forme de contrôle du monde, par la hiérarchisation des possibles, une stratégie pour neutraliser un infini terrifiant qui échappe à toute logique humaine ?

S’établir en fin connaisseur des causes et des phénomènes ne relève-t’il pas du sentiment de conquérant si propre à l’homme et à sa petitesse, à son complexe et à sa finitude? Et si l’homme acceptait de s’aventurer sur le chemin du savoir tout en sachant que les énigmes du monde rendront toujours sa quête plus vaine et plus sublime? S’élancer à la poursuite d’une chimère qui lui échappera à toujours ? Tout comme la poursuite de la perfection élève l’Art et l’espèce, l’homme n’est-il pas cet être touchant lancé à coeur perdu dans une quête éperdue et paradoxale de l’idéal? Le destin de l’humain n’est-il pas de s’aventurer sur le chemin infini du savoir et de la connaissance en toute conscience, c’est-à-dire en gardant à l’esprit et au coeur que sa quête, sa poursuite du réel n’a de sens que parce qu’elle n’a pas de fin?

lundi 1 mai 2017

3 x 5 filles prises en otage par l'ostracisme religieux...


 5 filles prises en otage par l'ostracisme religieux...

Entrelats de femmes: visages, cheveux et membres se confondent dans le magma de l'oppression. Ces jeunes filles perdent leur individualité et se muent en une entité soumise et assujettie à l'ostracisme dictatorial des sociétés patriarcales. Une fusion qui mettra à mal leur individualité, en même temps qu'elle sera leur force, une fusion qui les condamne les unes aux autres sans échappatoire vers elles-mêmes, une fusion qui fait bloc face à l'oppresseur, mais qui les perd en tant qu'être humains en les définissant en tant que femmes.



"Dessine-moi un ballon"

"Dessine-moi un ballon"

Mustang, Timbuctu : des enfants face à la dictature se récréent, grâce à la seule force de leur imaginaire, en jouant à leurs jeux de toujours, envers et contre tout. La merveilleuse force de l'enfance et de la créativité face à l'obscurantisme.

Dans Mustang, des jeunes filles Turques enfermées par leur famille, font une "sortie piscine",  revêtant leurs maillots de bain, plongeant dans les profondeurs abyssales de leurs lits, parmi leurs rêves... Les draps, complices, douces vagues à l'écume joyeuse, recueillent leurs sauts et leur nage, qui les emmène loin vers un ailleurs rêvé.




 Mustang


Un peu plus loin à Tumbuctu, de jeunes hommes jouent au foot avec une balle imaginaire, créant à la seule force de leur pensée un jeu d'équipe, une cohésion humaine face à l'ostracisme...

Timbuctu