La sourde douleur des femmes, ou La négation des évènements de guerre liés au sort des femmes.
Fausta, la teta asustada, the Milk of sorrow, Claudia Llosa
Il est étonnant de constater que la question du viol n'est jamais abordée ni même soulevée dans la narration des évènements historiques tragiques qui ont secoué l'Europe ce dernier siècle. Si on évoque de nos jours par moments les viols de masse perpétrés par des armées ou groupes armés en Afrique, comme s'ils étaient l'apanage de ce seul continent, et comme si nous autres faisions les choses plus proprement (ce qui, au passage, en dit toujours aussi long sur notre vision de nous-mêmes et celle que nous entretenons des autres), on ne parle néanmoins jamais du passé pour le moins douteux de nos chers pays européens et au-delà au regard de ce phénomène mortifère... Alors que le viol a été plus que largement perpétré dans nos contrées, et ce, en toute impunité morale, tout comme au regard de la loi et de la mémoire. Certains films de femmes rendent à présent un semblant de visibilité à ces évènements tragiques qui, entérinés, dissous et digérés jusqu'à écoeurement dans le corps des femmes, continuent de hanter le coeur leurs enfants. Il serait temps de s'armer de courage pour regarder le passé en face, afin de se libérer du joug d'un fléau inaudible, et de dire adieu aux fantômes de l'ignominie.
Les innocentes, Anne Fontaine
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